Le « smart building », une solution prometteuse pour la gestion des bâtiments

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La révolution du tout connecté transforme le monde de l’immobilier. Après la domotique pour les maisons individuelles, un nouveau marché stratégique se profile : celui de l’« immotique », autrement dit des immeubles « intelligents ». Avec une promesse : permettre la gestion centralisée des bâtiments pour faciliter leur utilisation et leur entretien.

À l’aune de l’avènement des technologies 4.0., l’omniprésence des objets connectés fait évoluer les attentes des utilisateurs et les constructeurs sont forcés de repenser leurs produits pour répondre à cette demande. Aujourd’hui, en effet, un logement connecté rend possible le pilotage à distance avec un simple smartphone. Le locataire peut ainsi gérer à distance la température et le chauffage de son logement, activer la fonction auto-nettoyante des poignées de porte, recevoir un signalement si la serrure connectée de sa porte est forcée, voire accéder à son interphone à distance afin de répondre si quelqu’un sonne. Autant de technologies susceptibles d’augmenter le confort de vie et la sécurité.

Selon diverses études, un foyer suisse sur dix utiliserait un appareil domotique ou un objet connecté. Mais cette tendance concerne plus généralement tous les types d’immeubles : résidences, bureaux, hôpitaux ou centres commerciaux. L’immotique est de plus en plus présente dans les hôtels, par exemple, car elle permet d’offrir un confort optimal aux occupants. Dans certains établissements de renom, la température des chambres s’ajuste automatiquement en fonction des habitudes et préférences de ses occupants.

Anticiper les déficiences

Désormais, les systèmes collectifs des immeubles peuvent également être connectés. C’est le cas du chauffage central, par exemple, les ascenseurs, l’éclairage ou encore la sécurité. Équipées de capteurs, les installations peuvent être reliées à une intelligence artificielle qui utilise l’apprentissage automatique (machine learning) pour anticiper les risques de dysfonctionnement. Les nombreuses informations sur l’état de santé des systèmes sont communiquées en temps réel. Une alerte est envoyée si un dysfonctionnement inhabituel est identifié. Un technicien peut alors être dépêché sur place avant même l’apparition du problème et effectuer une intervention préventive. Les pannes tendent ainsi à être évitées. Selon leur nature, elles peuvent aussi être résolues à distance, sans avoir à attendre qu’un concierge ou des utilisateurs ne constatent l’anomalie et contactent un technicien.

Cette évolution est loin d’être anodine, la détection et la résolution des pannes étant l’un des principaux leviers permettant d’améliorer les retours sur investissement des propriétaires et exploitants. Les bâtiments « intelligents » permettent à ces derniers de mieux comprendre les besoins et les comportements des occupants. Ils sont ainsi en mesure d’améliorer leur bien-être tout en réalisant des gains de productivité, en réduisant les coûts opérationnels et en augmentant l’efficacité des bâtiments. « Les bâtiments intelligents peuvent également être considérés comme une stratégie à long terme visant à mieux comprendre la relation entre l’environnement bâti et ses occupants. Par essence, un bâtiment intelligent peut être considéré comme une solution à long terme à des besoins hautement spécialisés, soutenue par un fort degré de communication et de partage des données », souligne le cabinet de conseil EY1.

Améliorer l’efficience énergétique

L’immotique facilite aussi la gestion durable des bâtiments. Grâce à l’évolution du cadre normatif, l’élaboration de concepts énergétiques est de plus en plus souvent intégrée dès la conception d’un nouveau projet immobilier. Dans le même temps, le photovoltaïque et la géothermie transforment les bâtiments résidentiels, les immeubles de bureaux et les usines en producteurs d’énergie. Dans les nouvelles constructions, des enveloppes de bâtiment dites « intelligentes » permettent de réguler le bilan énergétique et assurent les fonctions de climatisation. Les systèmes d’alimentation sont capables de communiquer et sont largement automatisés. L’internet des objets fait également son entrée dans le secteur de la protection contre l’incendie.

Toutes ces avancées technologiques débouchent sur des gains très concrets. Le campus Microsoft de Redmond, constitué de 120 bâtiments (environ 750 0000 m2), a fait des économies d’énergie de 8% à 10%, obtenant de surcroît un retour sur investissement en 2 ans et des économies de plusieurs millions de dollars sur les coûts de rénovation des équipements des bâtiments. Selon certaines projections de l’entreprise française Schneider Electric, la technologie du smart-building permettrait d’aller encore plus loin, en réduisant de 30 % en moyenne le nombre de kW nécessaires à l’exploitation usuelle des immeubles de bureau. Une baisse qui pourrait même aller jusqu’à 50 % de la facture énergétique, grâce à un pilotage et une optimisation à distance2. Du côté de Microsoft les analyses ont également prouvé que 48 % des problèmes identifiés dans l’ensemble du portefeuille pouvaient être résolus en 60 secondes, ce qui représentait une économie importante en termes d’utilisation du personnel3

Ainsi, alors que le marché des « smart homes » est en plein essor, celui de l’immotique est tout aussi prometteur. L’intelligence des objets est notamment susceptible de profiter aux entreprises du second-œuvre, actives dans la rénovation. Un potentiel non négligeable se dessine en effet pour améliorer le fonctionnement général et l’efficience énergétique des bâtiments déjà existants. La technologie pour ce faire est aboutie et son déploiement à large échelle semble imminent.


1 https://www.ey.com/en_gl/real-estate-hospitality-construction/smart-buildings
2 https://www.lemonde.fr/avenir-durable/article/2021/04/07/plan-france-relance-le-smart-building-comme-levier-d-economie_6075884_216.html
3 https://www.ey.com/en_gl/real-estate-hospitality-construction/smart-buildings–how-to-drive-operational-efficiencies

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