Révolutionner la construction grâce à la technologie BIM : le rôle de Tom Doan, Architecte BIM Manager chez Swissroc Architecture

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Faciliter l’utilisation de la technologie BIM et la rendre accessible à toutes les entités Swissroc, tel est le rôle de Tom Doan, Architecte BIM Manager chez Swissroc Architecture. Passionné par les nouvelles technologies et leurs utilisations, il nous parle de ses principales missions et de sa collaboration avec Swissroc Building Intelligence. 

Qu’est-ce que le BIM?

Le BIM (Building Information Modeling) est avant tout une façon de travailler ensemble. L’ensemble des informations et des données nécessaires à la réalisation d’un projet y sont centralisés, sur la base d’une maquette numérique et de sa représentation en 3D. Le BIM permet à toutes les parties prenantes de collaborer en partageant le même niveau d’information, et ce sur l’ensemble des phases du projet et tout au long du cycle de vie du bâtiment.

Quel est votre rôle en tant que BIM Manager chez Swissroc ?

Un de mes rôles est de synthétiser les connaissances que je possède dans plusieurs pôles : bureau d’architecture, entreprise générale, BIM et ingénierie. Ma mission est de rendre la méthode BIM claire, accessible et utile à toutes les fonctions, du conducteur de travaux au chef de projet. L’objectif est que la qualité des projets soit garantie et que les problématiques puissent être gérées rapidement.

Quel est l’objectif du BIM au sein de Swissroc ?

Le BIM facilite le processus d’investissement et de construction, permet aux Maîtres d’Ouvrage de comprendre tous les aspects techniques et architecturaux d’un projet. Avec le BIM, les éléments abstraits deviennent concrets. La force de cette technologie et le but de son déploiement est aussi d’amener une nouvelle synergie grâce à la centralisation des informations. Ceci permet de rapprocher les acteurs car tout le monde a le même point de vue du projet : l’investisseur, l’architecte, l’ingénieur et le constructeur arrivent à collaborer ensemble afin de trouver des solutions précises et de manière coopérative.

Pouvez-vous me parler de votre collaboration avec les équipes de Swissroc BI en Pologne ?

Avec Julien Fersing, le CEO de Swissroc BI, nous avons souvent des échanges sur le sujet de l’avancement de la technologie et sur l’aspect collaboratif. Aujourd’hui, le niveau de savoir-faire de BI est indéniablement élevé, l’équipe est très compétente. J’apporte aussi mon expérience en architecture, en construction et en BIM. J’ai également les rôles de designer et médiateur : mon rôle est de proposer des solutions adaptées et synthétiser les informations délivrées par les clients, les autorités, les mandataires et l’entreprise générale, de la manière la plus claire et la plus complète possible, et de collaborer avec BI sur la planification du projet. 

Quels sont les avantages du BIM selon vous ?

Avec le BIM, nous avons une vision synthétique du projet et les informations sont centralisées. Par exemple, je peux montrer en un clic l’ensemble des fenêtres d’un projet, avec le détail de leur dimension, leur structure, leur poids… Ce qui n’était pas le cas avant, où tout se faisait manuellement. Sans la méthode BIM, à chaque coordination, il fallait que les ingénieurs et architectes nous notifient des modifications qu’ils avaient effectuées et la synthèse se faisait avec un carnet de plans séparés. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, tout est dans un seul modèle et l’ensemble des problématiques en cours sont sur le cloud, accessible à tout moment. 

L’autre avantage du BIM c’est la préfabrication industrielle. Par exemple, sur le projet Neavita, nous avons les salles de bains préfabriquées : le modèle BIM architecte, produit par Swissroc, est directement envoyé à l’industriel qui y ajoute des détails pour obtenir un modèle de fabrication. Ce modèle de fabrication est ensuite utilisé pour la production de l’ensemble des salles de bain du projet. Ce processus se rapproche de ce que j’avais pu expérimenter en laboratoire à l’ETHZ : la fabrication robotique directement depuis le modèle 3D.

Quelle est la typologie de projets que vous traitez ? 

Je traite majoritairement les grands projets, cela est dû à mon parcours académique et professionnel. En tant qu’architecte urbaniste, je participe à la création des parties de ville, comme le projet de Neavita à St-Gingolph, où nous construisons un ensemble de bâtiments pour une population intergénérationnelle. J’ai pû aussi designer un projet de logement de haut standing à Lutry où les choix architecturaux ont été faits en collaboration avec Swissroc développement via les images de synthèses, directement généré du modèle BIM, afin de définir la qualité attendue par les clients. Je réalise aussi un “petit projet”: le cinéma réalité virtuelle Dreamscape à Genève, un espace de 440 m2. Ce projet étant techniquement particulièrement complexe, nous devons donc utiliser le scan 3D et le BIM pour le concevoir de la meilleure manière possible.

Pouvez-vous me citer un projet pour lequel le BIM a eu un impact considérable ? 

Dreamscape, un petit projet de cinéma de réalité virtuelle avec des films interactifs et immersifs. Pour ce projet nous avons déposé la demande du permis de construire avec des plans extraits du modèle BIM. Dans la salle existante, il y a beaucoup d’éléments et techniques en hauteur et tous décalés. Nous avons dû utiliser une technologie de scan 3D pour effectuer le relevé du site existant pour le modéliser précisément, puis réaliser la coordination des techniques existantes et projetées. Avec cela, nous devons aussi intégrer le système de projection réalité virtuelle assez complexe. Sans le BIM, cela me semblait très compliqué car il aurait fallu superposer de nombreux plans et produire une très grande quantité de documents architecturaux afin de comprendre les spécificités de cette réalisation. Sur ce projet, le BIM est au service d’une expérience cinématographique unique et à la pointe de la technologie.

Comment imaginez-vous l’avenir du BIM dans le secteur de l’immobilier, du bâtiment, du design dans les prochaines années ?

Grâce au modèle BIM et à la 3D, une synergie émerge entre la commercialisation et la technique : les clients peuvent voir le projet évoluer à chaque version, et cela leur permet de mieux se projeter lors de l’achat d’un appartement, par exemple. Par la suite, à mon avis, la combinaison du BIM et de la préfabrication est une étape clé: des éléments pourront être directement créés à partir des informations de la maquette 3D via des techniques industrielles. Enfin, avec le BIM, nous serons capables de produire des objets plus complexes, ce que j’appelle « l’artisan digital », qui seront peut-être à l’origine de nouveaux types de projets.

A propos de Tom Doan

Diplômé de l’EPFL puis de l’EPFZ, Tom Doan est titulaire d’un master ès science en architecture avec spécialisation en fabrication digitale et urbanisme. Il débute sa carrière professionnelle dans un bureau d’architecture à Lausanne et participe à la réalisation de plans de quartier et concours lauréats. Dans le but de construire concrètement un quartier, il intègre ensuite une grande entreprise totale en tant qu’ingénieur travaux, puis en tant qu’architecte exécution et BIM Manager sur le projet de 550 logements du quartier Oassis à Crissier, où l’innovation BIM a été mise en place et testée sur ce projet d’envergure. Il rejoint Swissroc Architecture en 2020 avec le rôle d’architecte de conception, d’exécution et BIM Manager.

 

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