Selon les dernières études sur le marché immobilier suisse, les taux de vacance des appartements en propriété, et dans une moindre mesure loués, ont nettement augmenté après des années de pénurie et de fortes hausses des prix. Le marché a montré qu’il résolvait seul le problème de pénurie. Concernant les surfaces commerciales, les investissements dans l’immobilier logistique continuent de progresser.
Le 1er juin, 5200 appartements en propriété ainsi que 4700 maisons familiales individuelles étaient vides. L’augmentation du taux de vacance des appartements est, avec 25% sur un an, très élevé. Pour les maisons familiales, la hausse est de 12%. Les taux de vacance actuels sont de 0,91% pour les appartements en propriété et de 0,34% pour les maisons familiales.
Les intérêts hypothécaires très bas continuent à inciter l’achat d’un bien, mais cet effet est freiné actuellement par d’autres facteurs. Les prix élevés dans la grande majorité du pays ainsi que les mesures régulatrices pour l’octroi d’hypothèques ont limité l’accès d’un certain nombre de ménages à la propriété.
« Les taux d’intérêts sont en effet très bas mais les banques prêtent très difficilement… »
Quant à la demande en appartements à louer, elle reste solide, selon les économistes du Crédit Suisse. Les propriétaires pâtissent toutefois d’une baisse des rendements depuis le 3e trimestre de l’année en cours. Les prix de transaction des immeubles ont augmenté de 6%, alors que dans le même laps de temps, les loyers n’ont augmenté que de 1,8%.
« Sur les deux dernières années on voit qu’il est de plus en plus difficile de trouver des immeubles avec une bonne rentabilité pour nos clients. »
Dans le secteur des surfaces commerciales, des investissements importants sont effectués dans les surfaces logistiques. Ils se sont montés à 772 millions de CHF, soit en progression de 2,4% sur un an. Les prestataires logistiques, de l’industrie et du commerce s’équipent pour l’avenir. Les économistes estiment que ceci est dû à la conjoncture solide, à un partage croissant du travail au niveau global et au changement structurel du commerce de détail.
Pour les bureaux, les économistes constatent toujours plus fréquemment une relocalisation loin des centres. Les projets de construction de surfaces de bureaux stagnent ou sont en recul dans les grands centres, alors qu’ils progressent légèrement hors de ces centres.
« A Genève c’est un peu le contraire, beaucoup de gens recherchent des bureaux ‘prime location’ et l’offre importante de surfaces a permis un léger réajustement des prix à la baisse.
Il y a également énormément de bureaux vacants hors des centres.
Les nouvelles lois permettant des changements d’affectation devrait réduire ces taux de vacance. »
La situation pour les surfaces de vente est difficile. Le commerce de détail est confronté à des difficultés telles que l’érosion des prix, le tourisme d’achat ou encore le commerce en ligne, selon le Crédit Suisse. Cette évolution ne réduit pas seulement la demande en nouvelles surfaces de ventes, mais menace également les commerces existants.
« En définitive, le marché immobilier suisse vit actuellement un réajustement (plutôt tranquille) des prix dans tous les domaines. Les seuls biens qui font exception à la règle – pour le moment – sont les immeubles de rendement pour lesquelles les investisseurs (institutionnels ou privés) continuent de se battre. »